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Julia, chanteuse lyrique, âme passionnée et irrésignée, résistante aux compromissions... Une artiste liée à Lucas, être plus absent que palpable, laissant aller son cœur et parler son désir pour le plaisir de l'amour. Au gré de ses amours plurielles, il y a le jeune Tristan, avec qui la rupture semble peu à peu se consommer, et dont elle tente de surmonter, à Venise, le souvenir ; tandis qu'arrive dans sa vie un écrivain, le bel Hugo, de trente ans son aîné.
Entre elle, la diva, et lui, le courtisan des mots, c'est la naissance d'une idylle à part comme hors du temps, hors du commun, en ce sens qu'elle se forge avant tout loin de l'Autre à travers ce langage et ces écrits tissant peu à peu des relations timides, puis ardentes et indestructibles... La polyphonie romanesque fait de Julia et Hugo les figures centrales de ce récit à la prose des plus baroques.
Et pourtant, n'est-ce pas l'entre-deux qui les relie, ce sentiment commun qui éclôt et se renforce, lequel constitue le cœur de ce roman ? Cet amour ainsi célébré, tendant vers l'intense et l'irréfutable, n'est-il pas le véritable héros d'une œuvre qui le décortique et l'analyse en ses multiples métamorphoses, au moyen d'une correspondance de plus en plus marquée ? Héritier de cette tradition littéraire qu'est la préciosité, caractérisée par cette volonté de raisonner l'amour pour mieux le faire résonner, " Les noces d'éternité " de Jeanne R.
s'impose comme un roman à la saveur intemporelle.