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La saga de Dejima. 1799. Le port japonais de Dejima, près de Nagasaki, est la base d'échanges de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Jacob de Zoet, jeune clerc ambitieux, y est envoyé pour redresser les finances troubles de la Compagnie. Il est vite désemparé face à la corruption ambiante. Il croit trouver refuge auprès d'Orito, une japonaise au visage partiellement brûlé. Mais Orito est enlevée puis emprisonnée dans le mystérieux temple Shiranui, dirigé par l'abbé Enomoto.
Il garde captives douze femmes dont il fait ses esclaves sexuelles. Uzaemon, interprète de Jacob lui aussi épris d'Orito, part à la recherche de la jeune femme avec deux samouraïs. Après les labyrinthes narratifs de ses premiers livres (Ecrits fantômes ou Cartographie des nuages), puis le récit plus intimiste d'une enfance anglaise dans les années 80 (Le Fond des forêts), Mitchell continue de déployer sa puissance romanesque avec ce récit d'aventures au rythme haletant, qui est aussi une magnifique histoire d'amour.
Une fresque somptueuse
Du roman d'aventures à l'histoire sentimentale en passant par le récit initiatique, ce livre est aussi un roman historique sur les premières relations entre le Japon et l'occident. L'intrigue est comme une partie de Go, les personnages y sont comme des pions avançant dans des univers clos entre deux espaces ouverts complètement antagonistes. Les navires, univers clos en eux-mêmes, sont les vecteurs des désirs d'explorations de l'occident, l'ile de Nagasaki d'où les occidentaux ne peuvent sortir est une zone-tampon où une relation s'articule avec l'univers inexploré et fascinant du Japon. C'est sur cette frontière que l'exubérance avide de l'occident se heurte au protocole nippon. Ce jeu complexe est reconduit sans cesse à travers différentes intrigues, entre dominant et dominé, entre
enfermement et liberté.