Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Une petite fille arrive en courant ". Elle arrive dans les mots : quelque chose de vivant, déjà morte souvent. Elle a plusieurs noms, Catherine, Carrie,...
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" Une petite fille arrive en courant ". Elle arrive dans les mots : quelque chose de vivant, déjà morte souvent. Elle a plusieurs noms, Catherine, Carrie, d'autres ; peut-être aussi celui d'Émilie, sa maman. Une petite fille, une maman, un je qui les conjugue et les écartèle. Le feu, le vent, lui qui n'a pas de nom. Une petite fille, ça va de soi ; mais c'est aussi les phrases qui arrivent en courant, la grammaire et les mots qui trébuchent parce que trop ou mal vivants. On entend de la tragédie et d'innocentes rengaines d'enfance, un récit qui s'émiette en douleurs. Quelque chose manque : " voyez comme les mots ne disent rien ". Mais on les voit : " visage arrêté dans la langue ". Les poèmes d'Ariane Dreyfus : leur " eau se mêle " ; écrire " éclabousse ". " Une petite fille arrive en courant
Elle respire d'avoir couru ". Nous aussi.
(James SACRÉ)