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Il existe certainement une Afrique qui a merveilleusement conservé ses traditions, moulées dans du marbre, et qui se les transmet à la manière d'une véritable arche de l'alliance entre les générations. Du côté des Mbäfeung, comme chez la plupart de leurs voisins, les choses seraient plutôt à l'opposé : les traditions, sacrées ou profanes, sont aujourd'hui ballotées sur le radeau de la perdition. Et cela ne semble pas avoir facilité la marche vers la performance et l'efficacité, pour ne pas dire vers le progrès.
On dirait plutôt qu'un certain état de confusion s'est installé, qui ne facilite guère les opérations de repérage et favorise le brouillage des horizons. Nous avons tort de penser que le progrès consiste à se couper du passé : il s'agit seulement de moderniser celui-ci, de poser des questions pas forcément nouvelles et de formuler leurs réponses avec les mots, les médias d'aujourd'hui. Pour y arriver cependant, il faut d'abord s'approprier ce passé.
C'est la tâche qu'ambitionne de faciliter ce travail de recherche réalisé sur les Mbäfeung, un peuple installé sur les montagnes de l'Ouest du Cameroun, dans cette zone connue comme les grassfields, terroir des populations dites bamilékés.