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Dans la tradition de la Croix-Rouge, l’aide humanitaire apportée aux victimes de conflits armés se présente comme neutre et apolitique. Mais la réalité est plus complexe : trop souvent rackettées et attaquées par les combattants, les organisations de secours peuvent alimenter les guerres par leurs effets d’entraînement économiques ou du fait qu’elles déchargent les belligérants de leurs obligations sociales en leur permettant de concentrer toutes les ressources locales vers l’action militaire.
Paradoxalement, il arrive donc que les interventions humanitaires contribuent à prolonger les conflits. Elles peuvent également être instrumentalisées par les États et les bailleurs de fonds. A l’épreuve du terrain, la neutralité et l’indépendance revendiquées par les organisations non gouvernementales doivent notamment se plier à des impératifs de coordination et d’efficacité qui les obligent à entretenir des relations ambiguës avec les militaires déployés dans le cadre d’opérations de paix.
A partir de l’étude de plusieurs conflits survenus au XXe siècle, cet ouvrage donne des éléments d’information très riches sur la façon dont les institutions humanitaires tentent de gérer de pareils dilemmes.