Cannelle, cardamome, coriandre, cumin, gingembre, muscade, piment, poivre, santal, sésame, sumac... autant d'espèces, parmi tant d'autres épices, évocatrices de couleurs, de saveurs, de senteurs, connues ou inconnues. Sur un marché, un étal d'épices attire le regard, flatte l'odorat. Dans une épicerie, les senteurs, fortifiées par l'espace clos, invitent à toutes les évasions. Le parcours des épices ressemblait souvent, autrefois, à des promenades initiatiques aux quatre coins du globe, le mystère qui entourait leur origine pouvant être un véritable secret d'Etat. Aujourd'hui, ces précieuses denrées ancestrales présentent un paradoxe certain : elles bénéficient des avantages de la mondialisation et aucune épice n'est introuvable pour cause d'éloignement mais, parallèlement, elles conservent le plus ancien mode de commercialisation : la vente au détail et, parfois même, au gramme, comme l'or.