Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Tout leur fut arraché alors que l'avenir s'offrait à eux comme un beau fruit ouvert : la vie qu'ils portaient " tel un brin d'herbe entre les dents...
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Tout leur fut arraché alors que l'avenir s'offrait à eux comme un beau fruit ouvert : la vie qu'ils portaient " tel un brin d'herbe entre les dents " ; l'espoir qu'ils partageaient aux champs avec leurs compagnons de labeur ; Majorque, leur terre chérie, battue de vents marins... Et comme si ce scandale n'avait pas suffi à apaiser les haines on a déposé sur leurs lèvres en guise de viatique pour le dernier voyage une " obole de silence " : tel fut le destin de ces victimes innocentes qui, du fond de leur sépulture désolée, tendent depuis des décennies leurs mains décharnées vers les vivants, implorant que leur martyre ne soit pas oublié ni leurs noms pour toujours effacés des mémoires. Il fallait un homme de justice et de coeur pour entendre cet appel ; il fallait un poète pour s'en faire l'écho. Jaume Mesquida a su être cet homme et ce poète : il a saisi au vol la rumeur sourde qui s'élevait des profondeurs et en a fait jaillir une voix, celle d'hommes simples, sauvagement réduits au " silence aride " de la mort, mais dont les noms sont désormais grâce à lui gravés sur les pierres des sentiers et dont le destin, par la parole transmise, peut enfin habiter le monde. Jaume Mesquida, enfant de Manacor, rend ici un magnifique hommage à sa terre puisqu'il fait d'elle le lieu apaisé de la réconciliation possible entre tous les hommes, morts et vivants, qui y demeurent.