Eugenides a peut-être fait une tentative pour écrire son propre roman sur le mariage, dans la lignée des romans du XIXème, en l’ancrant dans l’Amérique des années 80 ? Durant un cours de sémiotique, Madeleine développe une obsession malsaine pour les Fragments d’un discours amoureux de Barthes, « ce livre, au lieu de dissiper ses fantasmes sur l’amour, les avait renforcés », cela a-t’il eu un effet comparable sur Eugenides ? Il raconte l’histoire d’un trio d’étudiants, une femme, deux hommes, et elle choisissant l’un plutôt que l’autre. Les personnages, leurs sentiments,
sont décrits de manière un peu trop froide et clinique ; la description de la maladie de Léonard (maniaco-dépressif) reste réaliste de bout en bout, mais on y assiste passivement, à distance (Léonard évoque une expérience mystique autour d’une planète du système solaire, pourquoi ne pas l’avoir décrite en détails, quitte à déstabiliser le lecteur ? quel dommage !, il manque ici l’audace d’un Terrence Malick, pour le cinéma, et son Tree of Life qui aborde un peu le même genre de sujet en épargnant pas le spectateur), les sentiments de Madeleine, dans sa vaine tentative de le guérir, nous laisse peu à peu indifférent, le parcours spirituel de Mitchell, l’amoureux éconduit, tourne lui aussi en rond. Au final, le lecteur se retrouve sur la touche, le livre n’est pas mal écrit, les références littéraires sont très intéressantes, les personnages ont un côté attachants, mais on reste de bout en bout des observateurs frustrés, ils restent justement des personnages de papier. Ici, même l’humour est acide… Après une lecture, et même relecture de Middlesex, j’avais beaucoup d’attentes sur ce nouveau roman. Deux expériences de lecture opposée, j’ai pourtant adoré certains passages, le souffle n’y ait pas, l’ensemble s’essouffle peu à peu, retombe et nous laisse avec des regrets. Il y avait tant de feu, de drôlerie et d’émotion dans son précédent roman, énorme déception.
The Marriage Plot
Eugenides a peut-être fait une tentative pour écrire son propre roman sur le mariage, dans la lignée des romans du XIXème, en l’ancrant dans l’Amérique des années 80 ? Durant un cours de sémiotique, Madeleine développe une obsession malsaine pour les Fragments d’un discours amoureux de Barthes, « ce livre, au lieu de dissiper ses fantasmes sur l’amour, les avait renforcés », cela a-t’il eu un effet comparable sur Eugenides ? Il raconte l’histoire d’un trio d’étudiants, une femme, deux hommes, et elle choisissant l’un plutôt que l’autre. Les personnages, leurs sentiments, sont décrits de manière un peu trop froide et clinique ; la description de la maladie de Léonard (maniaco-dépressif) reste réaliste de bout en bout, mais on y assiste passivement, à distance (Léonard évoque une expérience mystique autour d’une planète du système solaire, pourquoi ne pas l’avoir décrite en détails, quitte à déstabiliser le lecteur ? quel dommage !, il manque ici l’audace d’un Terrence Malick, pour le cinéma, et son Tree of Life qui aborde un peu le même genre de sujet en épargnant pas le spectateur), les sentiments de Madeleine, dans sa vaine tentative de le guérir, nous laisse peu à peu indifférent, le parcours spirituel de Mitchell, l’amoureux éconduit, tourne lui aussi en rond. Au final, le lecteur se retrouve sur la touche, le livre n’est pas mal écrit, les références littéraires sont très intéressantes, les personnages ont un côté attachants, mais on reste de bout en bout des observateurs frustrés, ils restent justement des personnages de papier. Ici, même l’humour est acide… Après une lecture, et même relecture de Middlesex, j’avais beaucoup d’attentes sur ce nouveau roman. Deux expériences de lecture opposée, j’ai pourtant adoré certains passages, le souffle n’y ait pas, l’ensemble s’essouffle peu à peu, retombe et nous laisse avec des regrets. Il y avait tant de feu, de drôlerie et d’émotion dans son précédent roman, énorme déception.