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Ce travail prend sa source dans le débat ouvert au sein de la société française à partir, de ce qui a été appelé "l'affaire du foulard islamique". Les discussions vives et passionnées se sont alors articulées autour des "particularismes culturels" imputés aux populations immigrées. Ces "spécificités" devenaient génératrices d'"écarts culturels" avec la société d'accueil, écarts jugés le plus souvent "irréductibles" et envisagés comme des "freins" ou des "obstacles" à l'intégration.
Les phénomènes culturels se trouvaient ainsi investis d'un rôle majeur dans le processus d'intégration et "la culture" devenait à la fois un problème social et une problématique scientifique. Dans le cadre de cette problématique il nous est apparu fructueux de prendre comme objet d'étude une population originellement allogène à la société française et dont l'intégration s'avérait pleinement réalisée et ne faisait l'objet d'aucune discussion ni remise en question.
Dans cette perspective, la judaïcité algérienne pouvait constituer un point de repère dans le débat sur l'intégration actuelle de certaines populations immigrées, notamment de celles originaires des pays du Maghreb. Installés en Terre d'Islam depuis plusieurs siècles, les Juifs d'Algérie connurent dans le monde musulman une acculturation qui, au-delà des pratiques linguistiques et alimentaires, leur fit adopter des comportements et des modes de pensée propres aux musulmans, participant ainsi d'une tradition "judéo-islamique".
Cette spécificité n'ayant pas empêché, in fine, leur intégration dans la société française.