Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Deux sœurs se retrouvent à la campagne, toutes deux ont aimé le même homme, qui vient de mourir, et l'ombre de ce dernier ne cesse d'obscurcir leurs...
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Deux sœurs se retrouvent à la campagne, toutes deux ont aimé le même homme, qui vient de mourir, et l'ombre de ce dernier ne cesse d'obscurcir leurs retrouvailles, placées sous le signe d'une douloureuse recherche de la sincérité. L'une tente désespérément de sauver les apparences derrière lesquelles elle a camouflé le vide de sa vie, l'autre voudrait avouer le tourment autodestructeur qui la ronge et qui l'a conduite à une marginalité qui n'est peut-être aussi qu'un leurre... On songe à une sorte de Tchekhov (celui des Trois sœurs) qui servirait son thé non à la russe mais à l'anglaise, dans un silence faussement bienséant que l'on sent habité de mensonges et de cris bâillonnés ; aux films de Bergman aussi, ce maître de l'intériorité blessée... D'où il ressort que si l'on peut guérir de la plupart des tourments qu'impose la vie, on ne guérit pas de la vie. Découverte en 1927 avec Poussière, évocation pleine d'ambiguïté des souffrances et des amours adolescentes. Rosamond Lehmann (1901-1990) sera jusque dans les années soixante l'une des romancières anglaises les plus constamment rééditées en collection de poche... puis se fera très injustement oublier ; malgré les efforts de Christian Bourgois qui reprendra (chez Julliard et en collection 10-18) plusieurs de ses titres. Les aficionados de la romancière, dont les meilleurs livres n'ont pas pris une ride, attendaient depuis longtemps la réédition du Jour enseveli (1953), œuvre de haute amertume et nostalgie.