Deux couples , dont les hommes sont frères se retrouvent au restaurant pour évoquer un problème familial difficile concernant leurs enfants adolescents.
Entre rivalité fraternelle, ironie et sarcasme, la soirée prend la forme d'un règlement de compte entre adultes, stigmatisant leur responsabilité éducative de parents, leur statut social, leur moralité.
Tout y passe au cours du repas ou dans les analyses intimes du narrateur: réflexions sur le racisme, le machisme, le pouvoir de séduction des personnalités publiques, l'hypocrisie, la société de consommation indécente, le laxisme
de l'éducation, la banalisation de la violence.
C'est une fine analyse des ressentis familiaux face a une situation de délinquance, une réflexion intelligente décortiquant les réactions de parents confrontés à des enfants qui leur échappent, dans des comportements condamnables, les renvoyant à leurs propres faiblesses.
La notion du secret excluant certains membres est elle possible au sein de la cellule familiale? Mensonges , omissions, voire manipulations ne peuvent que lézarder le quotidien, même s'il sont faits dans les meilleures intentions de protection de l'autre.
Un livre qui m'a plu car il ouvre la discussion sur de multiples facettes de notre société, par une formulation directe, assez incisive, par toujours politiquement correcte.
Gros bémol quand même, cette expression au détour d'un page:"...au jour d'aujourd'hui..."; , que je trouve exaspérante dans son utilisation excessive actuelle. Sans doute un choix de la traduction.
Un "dîner" décevant
Un roman en forme de provocation où les personnages doués d’un sens moral passent pour des « méchants » et où les « héros » justifient le recours à la violence. J’attendais beaucoup de ce roman plutôt bien construit (il suit les étapes du dîner qui réunit les 4 personnages principaux, de l’apéritif au digestif) mais le renversement des valeurs morales (la défense de la violence gratuite vs l’éthique et la responsabilisation) passe difficilement, comme un repas qu’on aurait mal digéré…