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Le coelacanthe, dont l'espèce la plus représentative est le Latimeria chalumnae, n'était avant 1939 connu des scientifiques qu'à l'état fossile (les Macropoma), justifiant son rattachement au "taxon Lazare". Comment ce poisson de faible fond, à la teinte sombre, à l'envergure médiocre, a fasciné les médias au point de revendiquer dans les années cinquante le titre de "grand-père de l'Homme " ? Le coelacanthe est l'objet de bien des fantasmes : affaire commerciale dans les îles Comores (alimentant le marché noir asiatique) ; course au "spécimen " naturalisé dans les muséums (amenant à la quasi-extinction de la souche comorienne) ; étude anatomique (vestiges de poumons, palettes natatoires) dans le seul but de conforter l'hypothèse (pourtant biaisée) du "grand-père de l'Homme"...
Devenu à ses dépens vedette médiatique (son effigie étant même imprimée sur les billets de banque comoriens), le coelacanthe s'extraira de ce marasme par un retour à son objet scientifique initial : dans les années quatre-vingt, le coelacanthe est enfin filmé dans son milieu naturel (Hans Fricke, 1987). Les scientifiques étudient alors la possible survivance de nouveaux foyers de coelacanthes : dans les îles Salomon par l'enquête de terrain de Jérôme Hamlin ; sur les côtes mexicaines après l'étude d'énigmatiques écailles par Michel Raynal ; sur un territoire espagnol par les ex-votos à l'image du coelacanthe expertisés par Raphaël Plante.