Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Trois nouvelles : trois lumières, trois douleurs.
De la première phrase du recueil : " A cette époque-là c'était toujours fête ", aux derniers...
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Trois nouvelles : trois lumières, trois douleurs.
De la première phrase du recueil : " A cette époque-là c'était toujours fête ", aux derniers mots recouvrant d'un calme linceul le corps d'une suicidée, l'écriture fouille le plein jour de l'activité humaine jusqu'à y toucher le néant et la mort. Un peu comme un œil fasciné passe te repasse sur la blessure d'un beau visage. C'est la fêlure d'angoisse qui accompagne une pâle amoureuse dans tous les trajets (Le Bel été). Puis c'est l'acharnement incertain de trois jeunes gens à suivre autour de la ville les doubles traces de viveurs fatigués et de la nature pléthorique (Le Diable sur les collines). C'est enfin la fièvre vaine qui fait s'agiter quelques femmes volées à elles-mêmes et dissipées en paroles de pure perte (Femmes entre elles).
L'art de Pavese est de travailler une matière tout en éclats, les éclats douloureux de l'unité mythique à jamais perdue. Mais ce deuil est en suspension dans une lumière rendre. Mais cette poussière d'instants a été pulvérisée par un virtuose de la pudeur. Le désarroi est immergé dans les plaisirs, on s'offre nu au soleil, on se soûle d'odeurs, on travaille à sa vie. La souffrance parle au discours indirect, on dirait que sa voix est assourdie par une fatigue heureuse.
Un an après la parution de ce livre, Pavese mettait, comme on dit, fin à ses jours. C'était le 27 août 1950, un bel été.