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Avec son titre Joyce le symptôme, Lacan faisait un retour à Joyce pour lequel il avait déjà formulé un diagnostic en 1967, le rangeant parmi les Pères des «diologues», entre Moïse et Maître Eckart. Dire symptôme n'exclut pas la logique mais ajoute autre chose, le métabolisme de la jouissance. Tout ce qui dérive de l'OEdipe freudien en tient le père pour responsable. Lacan, lui, s'inscrit en faux, le discours analytique procédant sans «recours au nom du Père».
Ici se place son appel à Joyce. Ce que Lacan cherchait alors pour la psychanalyse, James Joyce l'a réussi par son art. Il fournit alors à Lacan l'exemple pour ainsi dire spontané, non analytique, qui apporte latéralement de l'eau au moulin de sa thèse d'une psychanalyse... réinventée, qui se passe du Père. Mais surtout un exemple qui montre ce qu'il faut bien appeler l'efficace du sujet, qui loin d'être seulement un effet du language ou du discours comme il l'a d'abord développé, est aussi origine, origine possible d'un dire constituant.
Exemple sans prix dans notre époque de déploration des carences du discours.
lire entre les lignes de vie...
Pour sonder l'âme humaine et éventuellement lui apporter un peu de sérénité, point n'est tant besoin de connaitre par coeur les réseaux de neurones et les transmissions électriques synaptiques ou le fonctionnement des hormones et la pression atmosphérique, ni de pénétrer dans le cerveau avec des outils de mesure ultra-sophistiqués : l'essentiel n'est de toute façon visible qu'avec le coeur, comme disait le Petit Prince. La littérature est un puits inépuisable pour ce faire, et la psychanalyse en retour apporte à la littérature une dimension supplémentaire d'éclaircissement, d'approfondissement, et donc de plaisir : Lacan lecteur de Joyce, c'est la grandeur de l'un multipliée par celle de l'autre, multipliée par elle-même....(sans parler du lecteur!) à l'infini! (?)..