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Les poèmes de Christophe Jubien m'évoquent cette jadis dénommée "poésie du quotidien" , dont l'oeu-vre de jean Follain est peut-être une apogée. Deux fourmis noire et rouge, des enfants creusant un trou, une fillette hurleuse, mes pantoufles : nous lisons au ras de la vie courante. L'humilité du haïku y convient parfaitement. Mais une coupe dans les trois lignes (kireji, en japonais) fait basculer le paysage vers ailleurs : le soudain mot "sierra" (des gravillons) ; une sentence : "La vie ne suffit pas" explique pourquoi les enfants créent du vide ; et des pantou-fles deviennent signes de vie éternelle, alors que la hurleuse "atteint la célébrité" .
L'oeil attentif d'un poète, une écriture de précision, peuvent élargir un monde (qui semblait aussi petit que nous) à la taille des cratères lunaires... Alors, il faut chercher son HLM dans la Voie lactée !