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" La seconde où sa tête se dégagea enfin de son plafond de composite pour se retourner vers moi, son œil droit vit le bâton s'abattre derrière sa jeune tête d'écervelé. Le coup fit rebondir durement son front sur le rebord du grand lavabo blanc. Il s'affaissa agenouillé, la tête couchée sur le ciment frais, le derrière à moitié soulevé en enfant fiévreux, les deux bras écrasés sous sa poitrine. C'était une drôle de posture, Gildric me paraissait beaucoup beaucoup moins arrogant.
Je l'étendis sur le dos. Avec la corde qui attendait en silence sur la tablette à côté des cuves, je traînai mon nouvel ami jusqu'au garage. " Un roman noir où chaque chapitre accouche d'un mort. L'auteure, au moyen d'une prose enlevée et étrangement poétique, fait de chacun de ces meurtres une œuvre d'art, un déploiement de procédés géniaux et magnifiques dans leur horreur. Ce sont les récits d'une âme torturée admirablement verbalisée.
Ces sortes de nouvelles apparaissent à la fois comme des confessions honteuses célébrant le plaisir et la gloire du meurtrier. Puis le roman prend une tournure totalement inattendue. Ici la folie, consciente, devient un art à part entière ; mieux, elle se justifie de façon rhétorique, amenant le lecteur à sympathiser avec le narrateur, contre toute morale bien-pensante.