Paul Vacca... Paul Vacca... Ont-ils du Paul Vacca dans cette médiathèque ? J’extirpe un petit roman des rayons et surprise ! C’est un « premier roman 2008 ». Inutile de souffler il n’a pas de poussière et les arrêtes sont douces sous les doigts, c’est signe qu’il sort souvent ! Dans la Mayenne, un livre estampillé
« Premier roman » recèle toujours une saveur spéciale. Je lis quelques lignes, puis je le referme délicatement pour l’emporter.
Le lecteur qui ouvre « La petite cloche au son grêle » s’installe dans la peau d’un garçon d’une douzaine d’années.
Ses parents, Aldo et Paola, tiennent un café dans le Nord de la France. On sent une famille très soudée. Aldo envie la complicité qui unit sa femme et son fils, ils s’assemblent comme les pièces d’un puzzle. Ils s’échappent du café pour s’enfuir comme deux gamins à travers champs et une petite pointe de jalousie traverse Aldo quand il les houspille. Le fils adore son père mais leurs rapports sont, comment dire, plus rugueux.
Paola est une amoureuse de la nature. Son fils suit son sillage. Il absorbe les odeurs et étudie le langage des fleurs.
Paola est nourrie d’une certitude ; son fils deviendra écrivain. Mais comme le garçon collectionne les notes médiocres en français, c’est mal parti !
Un jour, au creux leurs ballades, le jeune garçon dérobe un livre oublié. C’est un livre spécial. Il appartient à une femme dont il est secrètement amoureux. La femme sent l’iris. Le livre sent l’iris. Le garçon s’enivre de l’odeur des pages et épuise jusqu’au dernier fil de fragrance. Le titre : « Du côté de chez Swann ».
Les mots chantent dans ses oreilles et les sonorités lui plaisent. Il plonge avec délice dans l’univers de Proust même si le sens lui échappe parfois.
Un soir, sa mère découvre le roman et une frénésie sans borne emporte Paola. Une addiction terrible. Une addiction qui déclenche un « effet domino ». L’effet soulève une onde de choc dans tout le village. Madeleine, tante Léonie, recette de Françoise, Odette...
Aldo est de plus en plus agacé. Et quand il apprend que Proust était revêtu d’une
« jaquette flottante », il s’inquiète pour de bon. La mère et le garçon se moquent gentiment du cafetier et le lecteur est malmené par la détresse un peu ridicule d’Aldo.
Cette histoire simple est sublime. Paul Vacca nous prend par la main et nous attire au cœur de ce foyer, là où les flammes crépitent. Il va se passer des choses, bien sûr. Le chagrin va s’en mêler, mais je ne vais pas tout vous raconter. Et même si ! Vous liriez quand même « la petite cloche au son grêle » car mes mots sont incapables de traduire la sensibilité de Paul Vacca. L’émotion à fleur de page. Une écriture profonde qui jaillit comme une source fine et claire.
Cette histoire douce est puissante comme un élixir. Mais chut... C’est confidentiel. C’est un bijou, le genre qu’on a envie de garder pour soi, tellement il est beau.
Annick FERRANT
RECOMMANDE PAR CULTURE-CHRONIQUE
Paul Vacca... Paul Vacca... Ont-ils du Paul Vacca dans cette médiathèque ? J’extirpe un petit roman des rayons et surprise ! C’est un « premier roman 2008 ». Inutile de souffler il n’a pas de poussière et les arrêtes sont douces sous les doigts, c’est signe qu’il sort souvent ! Dans la Mayenne, un livre estampillé
« Premier roman » recèle toujours une saveur spéciale. Je lis quelques lignes, puis je le referme délicatement pour l’emporter.
Le lecteur qui ouvre « La petite cloche au son grêle » s’installe dans la peau d’un garçon d’une douzaine d’années. Ses parents, Aldo et Paola, tiennent un café dans le Nord de la France. On sent une famille très soudée. Aldo envie la complicité qui unit sa femme et son fils, ils s’assemblent comme les pièces d’un puzzle. Ils s’échappent du café pour s’enfuir comme deux gamins à travers champs et une petite pointe de jalousie traverse Aldo quand il les houspille. Le fils adore son père mais leurs rapports sont, comment dire, plus rugueux.
Paola est une amoureuse de la nature. Son fils suit son sillage. Il absorbe les odeurs et étudie le langage des fleurs.
Paola est nourrie d’une certitude ; son fils deviendra écrivain. Mais comme le garçon collectionne les notes médiocres en français, c’est mal parti !
Un jour, au creux leurs ballades, le jeune garçon dérobe un livre oublié. C’est un livre spécial. Il appartient à une femme dont il est secrètement amoureux. La femme sent l’iris. Le livre sent l’iris. Le garçon s’enivre de l’odeur des pages et épuise jusqu’au dernier fil de fragrance. Le titre : « Du côté de chez Swann ».
Les mots chantent dans ses oreilles et les sonorités lui plaisent. Il plonge avec délice dans l’univers de Proust même si le sens lui échappe parfois.
Un soir, sa mère découvre le roman et une frénésie sans borne emporte Paola. Une addiction terrible. Une addiction qui déclenche un « effet domino ». L’effet soulève une onde de choc dans tout le village. Madeleine, tante Léonie, recette de Françoise, Odette...
Aldo est de plus en plus agacé. Et quand il apprend que Proust était revêtu d’une
« jaquette flottante », il s’inquiète pour de bon. La mère et le garçon se moquent gentiment du cafetier et le lecteur est malmené par la détresse un peu ridicule d’Aldo.
Cette histoire simple est sublime. Paul Vacca nous prend par la main et nous attire au cœur de ce foyer, là où les flammes crépitent. Il va se passer des choses, bien sûr. Le chagrin va s’en mêler, mais je ne vais pas tout vous raconter. Et même si ! Vous liriez quand même « la petite cloche au son grêle » car mes mots sont incapables de traduire la sensibilité de Paul Vacca. L’émotion à fleur de page. Une écriture profonde qui jaillit comme une source fine et claire.
Cette histoire douce est puissante comme un élixir. Mais chut... C’est confidentiel. C’est un bijou, le genre qu’on a envie de garder pour soi, tellement il est beau.
Annick FERRANT