Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Jacques Rancière interroge ici le projet qui sous-tend l'émergence de la " littérature " par opposition à la définition classique et normative des...
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Jacques Rancière interroge ici le projet qui sous-tend l'émergence de la " littérature " par opposition à la définition classique et normative des belles-lettres. Avec cet avènement qui coïncide peu ou prou avec le romantisme, se défont les privilèges de la représentation : au primat de la fiction s'oppose le primat du langage, à la hiérarchie des genres, régale dignité des sujets représentés, à la parole en acte, le modèle de l'écriture. Se démarquant à la fois de la critique de Sartre qui récuse les jeux formels avec le langage au nom de rengagement, et des lectures de Blanchot qui souscrit à une vision quasi mystique de la littérature, Jacques Rancière propose une interprétation nouvelle de cette mutation. La contradiction qui traverse la " littérature " rencontre en effet le défi d'une parole démocratique qui s'émancipe des règles codifiant son usage. A la fois tentation aristocratique et vision d'une communauté à venir, la littérature est cette contradiction, cette " parole muette ". il n'y a pas d'autre vie spirituelle, pas d'autre royaume des œuvres que la coulée infinie de l'encre sur l'aplat des gages, que le corps incorporel de la lettre errante qui s'en va parler à la multitude sans visage des lecteurs de livres.
Jacques Rancière enseigne la philosophie à l'université de Paris VIII. Il a notamment publié, dans la collection " Pluriel ", La Nuit des prolétaires, et chez 10/18, Le Maître ignorant.