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XXIe siècle
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France
A fini « Là ou leurs mains se tiennent » (Grégory Nicolas, éd. Rue des Promenades).
Voici un roman éblouissant tant dans sa forme que dans son fond. Grégory Nicolas signe un très très beau premier roman, admirablement et intelligemment construit, écrit dans un style simple et à la fois percutant et saupoudré d’humour.
Jean-Baptiste n’a franchement pas beaucoup de chances dans la vie : le premier chapitre évoque la mort en couches de la mère de Jean-Baptiste alors que le deuxième chapitre narre l’excessivement courte histoire d’amour de son père et de sa mère qui
se termine lors de leur premier coït, celui qui aura suffi à mettre enceinte Isabelle et à terrasser Patrick d’un arrêt cardiaque.
Jean-Baptiste considère que sa vie commence le jour de son entrée au collège. La déveine appelant la malchance, alors que Jean-Baptiste pense enfin naître à la vie, celle-ci se venge immédiatement par l’entremise de sa maîtresse qui, non contente de lui faire répéter à haute et intelligible voie qu’il n’a plus de parents, annonce qu’ils vont étudier « Le Parfum » de Süskind dont le personnage principal s’appelle Jean-Baptiste Grenouille… Un double assassinat en direct pour un enfant de 11 ans !
Avant le collège : sa vie d’orphelin se construit au mieux sur un néant de souvenirs, en dehors de quelques photos et d’une courte vidéo, et au pire sur les mensonges véhiculés par les silences polis qu’il affronte dès qu’il est question de ses parents.
Pendant le collège : sa vie se poursuit par un sentiment de solitude, de différence et d’humiliation malgré la rencontre avec Thibault ; il devient le looser pas si magnifique.
Après le collège : Jean-Baptiste apprendra à vaincre son passé pour se créer un futur de star mondiale du cyclisme raflant tout sur son passage, des courses de junior au Tour de France, à l’image de l’enfant mauvais perdant qu’il était.
« Là où leurs mains se tiennent » est-il un livre qui joue sur tout un registre d’émotions. Toucher aux émotions sans sombrer dans le pathos ou le sentimentalisme est un exercice d’équilibriste que Grégory Nicolas survole allégrement pour nous offrir une histoire qui parle autant de cyclisme que de peurs (peur des autres, peur de la chute,…), de solitude, d’amitié, d’amour, de souvenirs, de l’absence ou de la présence d’une famille et du poids que représente chacune de ces situations, de rencontres, de partage, de l’enfance, de la vie et de la mort, de persévérance, d’espoir…
Ce roman est bouleversant non pas tant parce qu’il vous fera verser une larme (ou pas), mais parce qu’il parle à tout le monde, parce qu’il renvoie à l’intime autant qu’il fait appel à des notions universelles et parce qu’il bénéficie d’une jolie plume.
« Là où leurs mains se tiennent » est un roman qui se lit aussi vite qu’il reste longtemps à trotter dans votre esprit… Ce n’est pas un mince exploit que d’accomplir ce tour de force pour un jeune auteur.
Du vélo comme révélateur
A fini « Là ou leurs mains se tiennent » (Grégory Nicolas, éd. Rue des Promenades).
Voici un roman éblouissant tant dans sa forme que dans son fond. Grégory Nicolas signe un très très beau premier roman, admirablement et intelligemment construit, écrit dans un style simple et à la fois percutant et saupoudré d’humour.
Jean-Baptiste n’a franchement pas beaucoup de chances dans la vie : le premier chapitre évoque la mort en couches de la mère de Jean-Baptiste alors que le deuxième chapitre narre l’excessivement courte histoire d’amour de son père et de sa mère qui se termine lors de leur premier coït, celui qui aura suffi à mettre enceinte Isabelle et à terrasser Patrick d’un arrêt cardiaque.
Jean-Baptiste considère que sa vie commence le jour de son entrée au collège. La déveine appelant la malchance, alors que Jean-Baptiste pense enfin naître à la vie, celle-ci se venge immédiatement par l’entremise de sa maîtresse qui, non contente de lui faire répéter à haute et intelligible voie qu’il n’a plus de parents, annonce qu’ils vont étudier « Le Parfum » de Süskind dont le personnage principal s’appelle Jean-Baptiste Grenouille… Un double assassinat en direct pour un enfant de 11 ans !
Avant le collège : sa vie d’orphelin se construit au mieux sur un néant de souvenirs, en dehors de quelques photos et d’une courte vidéo, et au pire sur les mensonges véhiculés par les silences polis qu’il affronte dès qu’il est question de ses parents.
Pendant le collège : sa vie se poursuit par un sentiment de solitude, de différence et d’humiliation malgré la rencontre avec Thibault ; il devient le looser pas si magnifique.
Après le collège : Jean-Baptiste apprendra à vaincre son passé pour se créer un futur de star mondiale du cyclisme raflant tout sur son passage, des courses de junior au Tour de France, à l’image de l’enfant mauvais perdant qu’il était.
« Là où leurs mains se tiennent » est-il un livre qui joue sur tout un registre d’émotions. Toucher aux émotions sans sombrer dans le pathos ou le sentimentalisme est un exercice d’équilibriste que Grégory Nicolas survole allégrement pour nous offrir une histoire qui parle autant de cyclisme que de peurs (peur des autres, peur de la chute,…), de solitude, d’amitié, d’amour, de souvenirs, de l’absence ou de la présence d’une famille et du poids que représente chacune de ces situations, de rencontres, de partage, de l’enfance, de la vie et de la mort, de persévérance, d’espoir…
Ce roman est bouleversant non pas tant parce qu’il vous fera verser une larme (ou pas), mais parce qu’il parle à tout le monde, parce qu’il renvoie à l’intime autant qu’il fait appel à des notions universelles et parce qu’il bénéficie d’une jolie plume.
« Là où leurs mains se tiennent » est un roman qui se lit aussi vite qu’il reste longtemps à trotter dans votre esprit… Ce n’est pas un mince exploit que d’accomplir ce tour de force pour un jeune auteur.