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" Je peux planter un bâton, il prendra ", dit Tchékhov, parlant de ses dons de jardinier. De la même façon, il plante ses personnages autour d'une table et les voilà aussitôt qui jaillissent de la scène, comme d'un terreau.
" Les gens dînent, ils ne font que dîner et pendant ce temps s'édifie leur bonheur ou se brise leur vie. " La Mouette, par exemple, où le temps n'en finit pas de s'écouler, où l'amour n'est jamais payé de retour, s'achève même sur une tragédie.
Jardinier des lettres, Tchékhov sème des mots simples, de petites graines grises, sans odeur ni saveur particulières et ô miracle, nous les voyons fleurir comme en rêve, prendre des couleurs d'une tendresse surnaturelle.
Et dans le silence, ce que nous entendons, c'est la musique de l'âme.
Une mouette détruite et destructice
Une jeune fille qu'un homme croise, séduit et détruit, comme cette mouette... Et la mouette elle-même devient destructrice. A lire pour l'écriture poétique d'Anton Tchekhov, pour son regard extralucide sur la condition humaine, pour la peinture d'amours malheureuses, pour le dénouement tragique de l'intrigue.