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" Les textes peuvent surprendre - surtout ceux qu'on ne lit jamais - et certaines de mes découvertes en laisseront plus d'un pantois. Il existe bon nombre de preuves, dont quelques-unes figurent dans les premiers chapitres de ce livre, que le socialisme n'a pas toujours passé pour une doctrine de gauche, ni même soucieuse des pauvres gens, que ce fût aux yeux de ses sectateurs ou de ses adversaires.
Mieux, il n'a pas toujours été antiraciste, ni favorable à l'Etat-providence. Dans son âge d'or, le socialisme se voulait avant tout moralement irréprochable. En douter, c'était au mieux se montrer cynique, au pire dépravé. Il faudra surmonter bien des préjugés pour constater, comme je le souhaite, ce que la tradition socialiste a contenu (entre autres) de principes réactionnaires et racistes à tendances génocidaires, dans la période allant de Marx à Hitler.
Il est plus difficile de repenser que de penser. Bien plus douloureux aussi. Ainsi, lorsque Marx et Engels prônaient publiquement le génocide en 1849, leur but était bien l'extermination de races entières, sans aucune ironie de leur part, aucune forfanterie, aucun exhibitionnisme. Et, lorsque les dirigeants travaillistes s'opposèrent aux projets de service national de santé - ainsi que le raconte William Beveridge dans son autobiographie -, ils le faisaient au nom de leurs principes et agissaient en vertu de leur credo.
En un mot, mon étude porte sur les textes tels qu'ils sont. A ceux qui jugeraient mon attitude par trop prosaïque, je répondrai que le principal intérêt réside dans ce qu'ils énoncent. "