La lamentation du prépuce - Poche

• Polémique
• Drôle

C’est un récit essentiellement autobiographique que nous livre ici Shalom Auslander. Texte survitaminé et hilarant, cette satire de la religion et de tous les rituels qu’elle comporte n’a pas du faire que des heureux. Personne n’est épargné : du professeur borné au propre père de Shalom Auslander, en passant par les prêcheurs de tous poils, tout le monde en prend pour son grade. Mais sous cette apparente légèreté, ce livre soulève des questions plus graves, notamment celle de la culpabilité qu’induit une éducation religieuse trop rigoureuse. Comment en effet se construire lorsque l’on est persuadé depuis l’enfance qu’un Dieu impitoyable et vengeur surveille nos moindres gestes ? Et comment, dès lors, conserver son libre arbitre ? Comment enfin transmettre un héritage lorsque nous ne sommes pas totalement en accord avec celui-ci ? Quoique tourmenté, inquiet et rempli de doutes, le narrateur d’en demeure pas moins drôle et acide, pour le plus grand bonheur du lecteur. Les dialogues imaginaires qui ont lieu entre le jeune Shalom et ce Dieu qui lui cause tant de soucis sont merveilleusement drôles et pertinents. Lecture jubilatoire et émouvante, ce livre est aussi la peinture haute en couleur d’une communauté décrite ici sous un jour inédit et surprenant.