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La Guyane, département français en Amérique latine, hier terre de bagne, aujourd'hui terre d'Ariane, suscite plusieurs interrogations, après un demi-siècle de départementalisation. Elle n'exporte plus rien et importe désormais tout ! Faute d'un débat sur le destin collectif, non seulement elle baigne dans un marasme économique, mais aussi elle dort dans une solitude culturelle. C'est dans cette béance-là que s'installe l'ouvre poétique et théâtrale de Stephenson.
Ce Francais de Guyane veut combattre la négation de l'Homme. Du recueil Une flèche pour un pays à l'encan à la pièce de théâtre Massak, Stephenson traque tous les colons : l'ancien et le nouveau, depuis l'esclavage jusqu'au paternalisme humiliant de la Départementalisation et à la complicité des organismes locaux. Il refuse la frustration permanente de ses compatriotes, ce peuple mort-né, ce peuple des rares bout à bout, dit-il, qui vit dans la résignation, le silence et la peur.
L'ouvre de Stephenson ressemble à ces vérités qui ne sont pas bonnes à dire, ni à ne pas dire : des vérités qui ne sont pas non plus bonnes à (d)écrire. Mais, entre le marche dans l'ombre et le désespoir, Elie Stephenson, lui, a choisi la parole. Quitte à déplaire ! Néanmoins, on appréciera le courage de cette parole-force et la richesse des thèmes abordés : Que signifie la guyanité, aujourd'hui ? La solidarité est-elle encore possible ? La peur et l'exil : seules voies pour le Guyanais ? L'indépendance : mythe ou réalité ? ...
Cet ouvrage examine plusieurs questions posées à tous ceux qui se demandent si la Guyane est bien ou mal partie... Et qu'importe donc si l'on n'est pas toujours d'accord avec le poète.