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Soudain victime, en 2005, à l'occasion d'une évocation en public de son père récemment disparu, d'une irrépressible crise de tremblements qui n'affecte cependant ni son raisonnement ni sa faculté de s'exprimer, Siri Hustvedt, constatant la récurrence du phénomène, se met en demeure d'affronter cette expérience de dissociation en allant à la rencontre de cette "femme qui tremble" en forme de Döppelganger qui semble avoir élu domicile en elle.
Convoquant les avancées de la neurobiologie et de la recherche en matière de psychiatrie aussi bien que les oeuvres littéraires et sa propre expérience d'écrivain, la romancière se livre alors à un examen systématique de certains états-limites afin de prendre la mesure la plus exacte possible de la nature des "gouffres" invisibles qui hantent, fragilisent ou configurent nos existences. Aussi ambitieuse que rigoureuse, cette approche inédite et personnelle de l'histoire des pathologies mentales s'élabore au fil d'une réflexion qui transcende la cartographie académique de la souffrance et de l'angoisse pour aborder sans détour les rapports de la maladie avec le geste créateur.
Quête de soi
Un passionnant travail d'introspection de la part de Siri Hustvedt, un cheminement, une réflexion sur le trouble. J'ai beaucoup aimé son style, à la fois proche de l'essai et du roman, je me suis plu à la suivre sur ce chemin en lisant ce témoignage émouvant et instructif. Une véritable enquête et un retour sur une vie à la recherche de raisons, jalonnée de paragraphes techniques absolument passionnants ! Un très bon livre qui, accessoirement, peut s'avérer vraiment utile pour en savoir davantage sur la psychologie, la neurologie... Le tout n'est pas pesant, se lit très bien, bref, un grand moment de lecture pour moi !