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1550.
Dans un couvent de Valladolid, en présence d'un légat du pape et d'un représentant de Charles Quint, on va débattre d'une question fondamentale : les Indiens du Nouveau Monde sont-ils des hommes comme les autres ? Descendent-ils d'Adam et Eve. Ont-ils été rachetés par le sang du Christ et peuvent-ils prétendre à la vie éternelle ? La question s'est déjà posée. Il faut y répondre une fois pour toute, car la légende noire des conquistadores commence à se répandre dans toute l'Europe, bien alimentée par les ennemis de l'Espagne. Dans cette controverse, deux hommes s'affrontent. L'un est un philosophe, traducteur d'Aristote, nommé Sépulvéda. L'autre est le fameux dominicain Las casas, ardent protecteur des Indiens. Les arguments sont multiples et articulés. Le légat du pape a fait venir d'Amérique plusieurs indigènes. On va pouvoir expérimenter sur ces spécimens s'ils sont ou non capables de sentiments humains. Tout se passe en quatre jours. Débat enflammé, baoque, profond, prémonitoire. De la décision prise va dépendre, pour des siècles et des siècles, le sort de dizaines de millions d'hommes. Mais pas forcément ceux qu'on croit.
Une joute oratoire
Un matin d'avril 1550, dans le monastère dominicain à Valladolid, le frère dominicain Bartolomé de Las Casas, ancien évêque du Chiapas, au Mexique affronte Juan Ginès de Sépulvéda, historien et théologien.
Arbitre de cette rencontre, l’indéchiffrable légat du pape venu de Rome.
Ces hommes, réunis par la volonté de Charles Quint et du pape, détiennent entre leurs seules mains le sort des Indiens d'Amérique car ils sont là pour décider si ceux-ci appartiennent ou non à l'espèce humaine et sont donc des créatures de Dieu avec des droits propres.
Las Casas, moine dominicain de 76 ans, inlassable défenseur des Indiens, considère que ceux-ci sont des hommes à part entière, et qu'ils ont une âme. Pour son adversaire, comme pour les colons, les Indiens d’Amérique constitue un peuple inférieur à continuer à réduire en esclavage car "les Indiens ne sont pas civilisés, ils ne connaissent ni le travail, ni la valeur de l'argent".
Las Casas témoigne des atrocités commises par les Espagnols « J'ai vu nos soldats leur couper la langue, les oreilles, les mains, les seins des femmes et les verges des hommes, oui, les tailler comme on taille un arbre ! Pour s'amuser ! Pour se distraire ! ».
Un débat formidable et une joute oratoire grandiose qui ont donné lieu à une pièce de théâtre et à ce roman magnifique.