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La biologie reconnaît deux entités dont l'existence semble une
donnée immédiate de la perception et non une élaboration
théorique ou le résultat d'une démarche expérimentale. Ce sont
l'espèce et l'individu, dont on cherche à expliquer la genèse et
le fonctionnement. Cette reconnaissance structure la biologie
dans ses champs disciplinaires et dans ses théories. Elle
aboutit à une séparation entre les disciplines qui concernent
l'espèce (les sciences de l'évolution, la systématique, etc.) et
celles qui expliquent l'individu (l'embryologie, la physiologie,
etc.).
De ce fait, l'évolution des espèces et le développement
des organismes individuels sont considérés comme deux
phénomènes qui, ayant des causes distinctes, nécessitent des
approches séparées. Lors d'une série de conférences tenues en
2011, l'auteur soutient que cette manière de scinder la biologie
n'est plus tenable au regard des données expérimentales
acquises récemment. Il propose une nouvelle théorie dite de
l'ontophylogenèse qui unifie la biologie : l'évolution des
espèces et le développement embryonnaire résultent d'un seul
processus de sélection naturelle étendue.