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Une conviction cheville cet atlas : la nation française n'est pas
un peuple mais cent, et ils ont déridé de vivre ensemble. Du
nord au sud, de l'est à l'ouest de l'Hexagone les mœurs varient
aujourd'hui comme en 1850. Chacun des pays de France a sa
façon de naître, de vivre et de mourir. L'invention de la France
cartographie cette diversité en révélant le sens caché de
l'histoire nationale : hétérogène, la France avait besoin pour
exister de l'idée d'homme universel, (lui nie les enracinements
et les cloisonnements ethniques.
Produit d'une cohabitation
réussie, la Déclaration des droits de l'homme jaillit d'une
conscience aiguë mais refoulée de la différence. La culture est
mouvement, progrès, diffusion, homogénéisation bien sûr,
mais de nouvelles différences apparaissent sans cesse,
aujourd'hui maghrébines, africaines ou chinoises. Il ne saurait
donc y avoir de retour à une homogénéité perdue, parce que
cette homogénéité n'a jamais existé.
Les défenseurs
autoproclamés de l'identité nationale ne comprennent pas
l'histoire de leur propre pays. Ils sont aveugles à la subtilité et
à la vérité du génie national. L'effondrement du catholicisme
puis celui du communisme ont engendré un vide religieux et
idéologique qui a fini par couvrir tout l'Hexagone. Cette
nouvelle homogénéité par le vide explique l'apparition, parmi
bien d'autres choses, dans un pays où les Français classés
comme musulmans ne pratiquent pas plus leur religion que
ceux d'origine catholique, protestante ou juive, d'une
islamophobie laïco-chrétienne, qui prétend que la seule bonne
façon de ne pas croire en Dieu est d'origine catholique.
L'abysse métaphysique de notre actuel moment politique
trouve ici sa source.