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Longtemps après les travaux de Mikhaïl Bakhtine consacrant la flexibilité formelle du roman, l'initiative d'un livre sur l'informe peut paraître dénuée d'intérêt. En réalité, une telle lecture est bien sommaire au regard de l'inflation de la poétique informelle constatée et démontrée par les auteurs de ce collectif. L'informe est, en effet, devenu l'une des identités remarquables du roman et s'impose comme la grille de (re)lecture de la création et de la critique.
Les écrivains, en rançonnant l'impureté, en étirant infiniment le corps textuel, en recourant à des pratiques insolites et inédites, produisent une écriture informelle qui informe le roman africain, en raison de la normalisation du phénomène. Adossé à l'équation qui pose qu'informe = forme et .vice versa, le cheminement infléchit une nouvelle orientation épistémologique et axiologique de la critique autour du questionnement dé l'écriture informelle.
S'inscrivant dans la (re)mise en perspective de l'imaginaire du chaos, de la mobilité, du liquide et du simulacre, les contributions aboutissent à la conclusion que "l'identité" des/dans les nouvelles écritures africaines s'affranchit constamment de la tyrannie de la forme. D'où l'idée que s'installe, paradoxalement, une synonymie de fait entre l'informe et la forme, faisant jouer l'un à la place de l'autre ou l'un avec l'autre.