Né près de Smyrne (Ionie) au IXe siècle avant J.C., mort dans l'île d'Ios, ce poète grec est l'auteur de l'Iliade et de l'Odyssée, premiers monuments de la littérature grecque. Le nom d'Homère signifierait l'aveugle ou l'otage. Vieillard aveugle très respecté, il récitait ses épopées devant des auditeurs venus de la Grèce entière. Son génie émerveille les savants et les gens simples. Virgile l'imita et Dante le qualifia de seigneur du chant.
La littérature et la philologie moderne se réfèrent souvent à lui. Il fut pour la Grèce entière le poète par excellence : Prince des poètes et premier des tragiques selon Platon, et occupa une place si capitale dans la culture grecque que Platon l'a qualifié d'éducateur de la Grèce. Les poèmes homériques accompagnaient l'homme cultivé durant toute sa vie dès l'école. Parce qu'ils sont remplis de bons conseils et de développements consacrés à l'éloge et à l'exaltation des héros d'autrefois, l'enfant, pris d'émulation, cherchait à les imiter et brûlait d'être comme eux (Platon, Protagoras).
On tenait en effet Homère pour un maître de morale irremplaçable (conseils pratiques pour la vie quotidienne, art de gouverner les hommes, conduite de la guerre) ; la vaillance d'Achille et son sens de l'honneur, l'intelligence rusée d'Ulysse, la sagesse prudente de Nestor étaient des modèles toujours exemplaires, et la connaissance approfondie d'Homère était indispensable à la formation de tout homme de bien.
On dit qu'Alexandre le Grand, quand il était en campagne, gardait sous son oreille son épée et ... l'Iliade. Plutarque raconte aussi, à propos d'Alexandre, une curieuse anecdote qui fait d'Homère un architecte de génie révélant en rêve au conquérant le site de la future Alexandrie d'Égypte. Nietzsche disait d'Homère : Il se comportait avec la matière de la croyance populaire d'une manière aussi libre que le sculpteur avec sa glaise, partant avec la même indépendance d'esprit que possédèrent les grands artistes de la Renaissance, ainsi que Shakespeare et Goethe.
Homère, disait Dion de Pruse, fait l'éloge de toute chose, qu'il s'agisse d'animaux ou de plantes, de terre ou d'eau, d'armes ou de chevaux. Jamais il ne néglige d'honorer et de glorifier. Malgré l'admiration des Grecs pour Homère, ils n'ont jamais considéré l'Iliade et l'Odyssée comme des textes sacrés à l'abri de toute critique et de toute discussion. Les grands sophistes du Ve siècle avant J.C.
prenaient pour thème de leurs analyses critiques le comportement de tel ou tel héros. Platon dénonçait les actions sacrilèges et criminelles de tant de héros de l'Iliade, exemples désastreux d'impiété et d'immortalité.