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Le chat Moune, c'était un chat de rue, sans Dieu ni maître, à tout le monde et à personne. Mais pas de n'importe quelle rue, quand même : la nôtre, rue Villehardouin, dans le Marais, près de la place des Vosges... Question standing, ça vous pose un chat de rue, non ? Depuis dix ans il arpentait nos trottoirs, par canicule ou verglas, passant de chez Madame Coquibus, pour les hors-d'oeuvre, à la loge des Siri, pour le plat de résistance et, pour le dessert et le pousse-café, risquant une pointe chez Madame Sabatté...
En attendant, sans lui, nous n'aurions connu personne... Il nous a présentés à ses amis, qui sont devenus les nôtres, et c'est en parlant chat (ou chien) avec nos bons voisins qu'une petite rue de Paris est devenue notre village. Mais il a fait mieux, la Moune... Parce que la façon dont il a tortillé ma bonne femme Catherine Anglade, pour les téléspectateurs - c'est du grand art, croyez-moi ! "Moi j'aime surtout les chiens", nous avait-elle annoncé tout en essorant le vagabond trempé par une méchante averse.
"Ah oui ? avait ruminé la Moune dans ses moustaches. Eh ben, on va bien voir.