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" De langue cachée, entre soi, honteuse, et plus stigmatisée que ne le fut jamais aucune, la langue des signes est devenue en vingt ans une langue qui s'affiche, se donne. " Ainsi Bernard Mottez résume-t-il l'acquis du mouvement social qui s'est développé dans le monde de la surdité, mouvement social auquel il a contribué en animant un réseau de chercheurs et dé professionnels militant pour la reconnaissance de la langue des signes.
Le présent ouvrage retrace l'histoire de cette action et explicite les questions qu'elle pose à la sociologie, à partir des débats qu'elle a suscités dans le Centre d'étude des mouvements sociaux. Une telle intervention dans un champ aussi particulier exige en effet de revenir sur nombre d'aspects de l'acte sociologique. Au-delà de l'examen des logiques objectives du mouvement sourd et des réponses étatiques, il s'agit d'expliciter les présupposés épistémologiques d'une approche du handicap sensoriel en termes de rapports sociaux, mais aussi d'examiner la position qu'elle assigne au sociologue et les contraintes qu'elle impose à son travail d'écriture.
Enfin cette histoire et cette démarche posent une question éthique, scandée par toutes les contributions des auteurs : l'approche sociologique du handicap requiert la reconnaissance d'une altérité.