-
Terrifiant
-
Eblouissant
-
albert
-
mauda
-
Crispant
-
Marceline
-
Jeanne
-
Morfay
-
la Vallée
Pour parler de L’épi monstre, il faut d’abord à mon sens évoquer les conditions de réception ahurissantes du roman lors de sa publication. A l’âge de 21 ans, Nicolas Genka écrit son premier livre ; il est refusé par plusieurs éditeurs mais Christian Bourgois, alors directeur littéraire chez Julliard, accepte de le publier en 1961. Les critiques de l’époque sont dithyrambiques, Jean Cocteau lui décerne le prix Enfants terribles, et plusieurs écrivains reconnus (dont Nabokov et Pasolini) manifestent leur intérêt pour la traduction du roman dans leur pays d’origine… Pourtant
l’année d’après, L’épi monstre est frappé d’interdiction, au nom de la protection des mineurs. Cette censure incompréhensible et absurde – car l’ouvrage ne s’adresse évidemment pas à un jeune public – durera plus de quarante ans et ne sera levée qu’en 2005 (!)
Que nous raconte le livre ? une histoire d’amour incestueuse entre un père, Morfay, et ses deux filles, Mauda et Marceline. Quel en est le cadre ? un village de campagne peuplé d’ivrognes et de bouseux.
La langue de Genka est rocailleuse et brute, comme le monde paysan de son roman, mais elle est aussi infiniment poétique. Jamais l’expression "poésie en prose" n’aura eu tant d’échos à mes oreilles qu’avec ce roman là : chaque phrase se savoure tout en nous laissant en même temps rempli d’effroi et de nausée. Le livre est une beauté infernale qui nous laisse pantelant et le souffle coupé. Le thème de l’inceste est traité avec délicatesse et la violence qui explose à chaque page n’est jamais scabreuse mais toujours contenue pudiquement par l’écriture extrêmement belle et précise de l’auteur. C’est ce contraste là qui marque à jamais le lecteur et fait de L’Epi monstre un très grand roman, injustement oublié et qui nous revient avec d’autant plus de force et d’éclat.
L'épi Monstre - Nicolas Genka
Pour parler de L’épi monstre, il faut d’abord à mon sens évoquer les conditions de réception ahurissantes du roman lors de sa publication. A l’âge de 21 ans, Nicolas Genka écrit son premier livre ; il est refusé par plusieurs éditeurs mais Christian Bourgois, alors directeur littéraire chez Julliard, accepte de le publier en 1961. Les critiques de l’époque sont dithyrambiques, Jean Cocteau lui décerne le prix Enfants terribles, et plusieurs écrivains reconnus (dont Nabokov et Pasolini) manifestent leur intérêt pour la traduction du roman dans leur pays d’origine… Pourtant l’année d’après, L’épi monstre est frappé d’interdiction, au nom de la protection des mineurs. Cette censure incompréhensible et absurde – car l’ouvrage ne s’adresse évidemment pas à un jeune public – durera plus de quarante ans et ne sera levée qu’en 2005 (!)
Que nous raconte le livre ? une histoire d’amour incestueuse entre un père, Morfay, et ses deux filles, Mauda et Marceline. Quel en est le cadre ? un village de campagne peuplé d’ivrognes et de bouseux.
La langue de Genka est rocailleuse et brute, comme le monde paysan de son roman, mais elle est aussi infiniment poétique. Jamais l’expression "poésie en prose" n’aura eu tant d’échos à mes oreilles qu’avec ce roman là : chaque phrase se savoure tout en nous laissant en même temps rempli d’effroi et de nausée. Le livre est une beauté infernale qui nous laisse pantelant et le souffle coupé. Le thème de l’inceste est traité avec délicatesse et la violence qui explose à chaque page n’est jamais scabreuse mais toujours contenue pudiquement par l’écriture extrêmement belle et précise de l’auteur. C’est ce contraste là qui marque à jamais le lecteur et fait de L’Epi monstre un très grand roman, injustement oublié et qui nous revient avec d’autant plus de force et d’éclat.