En cours de chargement...
La dette des pays pauvres très endettés, dont les pays africains, et la question de son effacement, en raison de son ampleur et de la gravité de ses conséquences sociales, devraient constituer un point important de la doctrine sociale de l'Eglise catholique. Or, le récent Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise datée de 2005 ne traite de cette problématique que de façon laconique (n.450), et en réaffirmant le principe que la dette contractée doit être remboursée.
Cette orientation, qui se fonde sur la pensée thomiste de la justice inspirée d'Aristote, se distancie de l'enseignement traditionnel biblique, patristique et magistériel de l'Eglise sur l'usure et le prêt à intérêt qui considère exclusivement la situation égalitaire naturelle des parties contractuelles. La tradition biblique, par exemple, instaure les pratiques de l'Année sabbatique et de l'Année du jubilé qui consacrent la remise des dettes, sur la base de principes comme la destination universelle des biens, l'option préférentielle des pauvres, la justice distributive et la solidarité.
Ainsi, la dette contractée doit être effacée si le droit fondamental des pays pauvres très endettés à leur subsistance et à leur développement est compromis.