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Le concept d'écriture blanche est ici défini dans le cadre général des processus mis en œuvre par le pervers afin de subvertir le sens. Avec le phénomène d'écriture blanche comme effet du démenti pervers, l'écriture est détournée de sa fonction d'adresse à l'autre ; elle n'est plus chargée de représenter dans un imaginaire commun partagé, mais de présentifier les personnages ou les actions que le scripteur met en scène.
Ce qui caractérise ce mode d'écriture est ainsi l'étrangeté, la fétichisation des mots et de l'acte même d'écrire ; en découlent la production de listes interminables, de récits répétant la même scène. Ecriture paradoxale qui utilise le signifiant pur, alors même qu'elle emprunte au langage courant les mots les plus communs. La confrontation de cas cliniques avec l'œuvre de Sade, l'analogie entre l'écriture blanche telle qu'elle fut définie Roland Barthes ou Maurice Blanchot et les " écritures " scientifique ou technique pouvant aboutir à une novlangue orwellienne, permettent de dégager des invariants que l'on retrouve dans les comportements les plus fondamentaux du phénomène pervers.