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Plus encore que le Livre de Job ou que le Cantique des cantiques, texte éminemment profane, tous deux inspirés par la littérature babylonienne, s'il est un livre dont la présence dans la Bible surprend c'est bien Qohélet, nommé l'Ecclésiaste dans ses traductions grecque et latine. Admis par l'ensemble de ses lecteurs comme un texte dû au roi Salomon, il a été abondamment commenté, autant par les Sages pharisiens rédacteurs du Talmud Sue par des commentateurs juifs plus récents et par les Pères de l'Eglise.
Puis, au XIXe siècle, la critique biblique naissante mit en doute son attribution. Sa langue tardive, son contenu très " philosophique ", le fait qu'il soit rédigé en un hébreu proche de l'hébreu talmudique, ce dernier très marqué par l'araméen, la langue vernaculaire, et qu'il comporte aussi quelques mots d'origine perse, ont permis de dater la rédaction de Qohélet entre la fin du IIIe et du début du IIe siècle avant J.-C.
Ernest Renan (1823-1892) fut le premier à avoir parlé de son rédacteur comme d'" un frère de pensée des sadducéens ", sans s'attarder toutefois sur cette idée. L'introduction à cette nouvelle traduction confirme l'intuition du savant et offre une brève histoire des exégèses rabbinique et chrétienne. En marge de cette nouvelle traduction, réalisée à partir de l'hébreu, figurent les commentaires juifs et chrétiens qui justifient la présence dans le canon biblique de ce livre niant l'idée de l'immortalité de l'âme.
Libre donc à chacun de lire Qohélet comme il le souhaite. " En général, du reste, on lit mal quand on lit à genoux " (E Renan).