Il faut reconnaître que le sujet de ce roman ne manque pas d'intérêt, qu'en plus de cela l'auteur possède un certain humour et une bonne dose d'ironie.
A cela il faut ajouter un style très particulier - digne d'un prix Nobel - et que l'on se doit de saluer l'écriture et l'emploi de mots fins et érudits.
Pour les dialogues, J.Saramago n'emploie pas de tirets, il les écrit à la suite, séparant par de simples virgules et majuscules le changement d'interlocuteur. Il faut par conséquent donner à cette lecture dense du temps et une attention assidue, mais le jeu en vaut la chandelle.
Tertuliano
est très perturbé dans sa petite vie toute simple par l'existence de son double et il va déployer des trésors d'ingéniosité pour en savoir plus et pour savoir qui il est. Que cela ne lui suffise pas, le lecteur s'en doute. Que cela provoque chez son double une perturbation égale semble inévitable.
Bien sûr il va y avoir rencontre entre les deux protagonistes et oui, ils se ressemblent exactement en tout point.
Leur étrange ressemblance va les entraîner dans des situations cocasses, des imbroglios, quiproquos de toute nature, ou plutôt le lecteur verra vite qu'ils se mettent eux-mêmes dans ces situations.
"...comme si la ressemblance choquante de l'un avait soustrait quelque chose à l'identité de l'autre."
Il faut également essayer de maintenir l'esprit en alerte car les nombreuses digressions de l'auteur - toutes intelligentes - sont aussi nombreuses que variées. En effet il pense en lieu et place du lecteur, de l'intériorité de son personnage ainsi que du "bon sens" que lui-même nomme ainsi, en leur donnant la parole. Cela donne à la lecture un rythme précis, hypnotique qui empêche presque de respirer et de réfléchir car tout est dit, tout est imaginé et il n'y a comme plus de place à la pensée libre.
L'auteur arrive même parfois à anticiper l'action future par un mot, une phrase avant de revenir au fil du récit.
La fin est d'une ironie macabre, un brin machiavélique.
Je reconnais avoir fait des pauses, entrecoupant cette lecture avec d'autres, mais je ne regrette en aucun cas car ce fut une découverte riche et prenante.
L'autre comme moi
Il faut reconnaître que le sujet de ce roman ne manque pas d'intérêt, qu'en plus de cela l'auteur possède un certain humour et une bonne dose d'ironie.
A cela il faut ajouter un style très particulier - digne d'un prix Nobel - et que l'on se doit de saluer l'écriture et l'emploi de mots fins et érudits.
Pour les dialogues, J.Saramago n'emploie pas de tirets, il les écrit à la suite, séparant par de simples virgules et majuscules le changement d'interlocuteur. Il faut par conséquent donner à cette lecture dense du temps et une attention assidue, mais le jeu en vaut la chandelle.
Tertuliano est très perturbé dans sa petite vie toute simple par l'existence de son double et il va déployer des trésors d'ingéniosité pour en savoir plus et pour savoir qui il est. Que cela ne lui suffise pas, le lecteur s'en doute. Que cela provoque chez son double une perturbation égale semble inévitable.
Bien sûr il va y avoir rencontre entre les deux protagonistes et oui, ils se ressemblent exactement en tout point.
Leur étrange ressemblance va les entraîner dans des situations cocasses, des imbroglios, quiproquos de toute nature, ou plutôt le lecteur verra vite qu'ils se mettent eux-mêmes dans ces situations.
"...comme si la ressemblance choquante de l'un avait soustrait quelque chose à l'identité de l'autre."
Il faut également essayer de maintenir l'esprit en alerte car les nombreuses digressions de l'auteur - toutes intelligentes - sont aussi nombreuses que variées. En effet il pense en lieu et place du lecteur, de l'intériorité de son personnage ainsi que du "bon sens" que lui-même nomme ainsi, en leur donnant la parole. Cela donne à la lecture un rythme précis, hypnotique qui empêche presque de respirer et de réfléchir car tout est dit, tout est imaginé et il n'y a comme plus de place à la pensée libre.
L'auteur arrive même parfois à anticiper l'action future par un mot, une phrase avant de revenir au fil du récit.
La fin est d'une ironie macabre, un brin machiavélique.
Je reconnais avoir fait des pauses, entrecoupant cette lecture avec d'autres, mais je ne regrette en aucun cas car ce fut une découverte riche et prenante.