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Déplier un accordéon ou jouer de la harpe ? Faire l'essuie-glace ? Avoir le seume d'être baluchonné ? Se goumer ? Qu'est-ce qu'un bébék, un bousillage, un camembert, une épuisette, un yoyo ? Pourquoi le caleçon bandait à Noël ? Est-ce que les charas en croquent ? Et quel est ce serpent qui se déploie dans la cour en queue de cervelas ? Issu du verlan, mâtiné de largonji et de javanais, le langage pénitentiaire reste avant tout un comportement linguistique qui affirme son appartenance aux milieux.
Chacun, selon son âge, ses origines géographiques, sa culture, son dialecte, apporte son capital lexical et l'ensemble se tricote au fil des échanges. Pour collecter ces mots des grands fonds, Jean-Michel Armand (cadre pénitentiaire, actuellement directeur de formation à l'ENAP) a arpenté depuis 40 ans les coursives de l'univers carcéral.