Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Dans sa première publication en 1993, Albane Gellé écrivait qu'un homme lui avait " arraché la langue ". Depuis, elle cherche, poète, à se donner...
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Dans sa première publication en 1993, Albane Gellé écrivait qu'un homme lui avait " arraché la langue ". Depuis, elle cherche, poète, à se donner une langue neuve, sa langue. " Je me tais ", répète-t-elle (dix fois dans L'Air libre), en précisant, à chaque fois, pourquoi : parce que quand j'étais petite un homme à côté de moi parlait parlait il me donnait envie de vomir ; parce que tout près ça parle bien je ne vois pas ce que je pourrais ajouter ; parce que quelqu'un parle fort il n'y a plus de place ; par hasard ; par habitude ; et croyez-moi c'est mieux comme ça ; parce que je suis fatiguée ; par provocation (pas souvent) ; comme ça pour rien ; et alors. Jusqu'à la dernière page, porte qui claque sur un " Je ne me tais pas ". Prise de parole (poème) intransitive. On quitte ce livre un peu comme on sort de Parle avec elle, le dernier film d'Almodovar : avec une sorte d'anxiété éblouie, de contrariété désirante qui ramène à la surface. Mène à l'air libre, quasi malgré soi.