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Le long XIIIe siècle marque l'âge d'or de la dynastie
capétienne qui compte alors de fortes personnalités: Philippe
Auguste, saint Louis, Philippe IV le Bel. Elle bénéficie
également, jusque vers 1270, d'une forte dynamique agricole,
ainsi que d'une révolution technique, qui s'exprime en premier
lieu dans l'érection des cathédrales. La prospérité relative des
campagnes fonde cet extraordinaire programme monumental,
financé par les dîmes.
Elle permet aussi l'essor des échanges et
des villes. Le commerce "international" a ses centres
principaux en Flandre et en Champagne et le réseau urbain se
fixe tel qu'il persiste jusqu'à la révolution industrielle.
L'époque connaît un certain bonheur de vivre, qui s'exprime
dans la littérature courtoise et dans le naturalisme de la
sculpture gothique. En parallèle, la monarchie construit
progressivement un territoire et un Etat.
Philippe II exploite à
cette fin les structures féodales, mais au fil du temps s'élabore
une doctrine qui s'appuie sur la souveraineté et non plus sur la
suzeraineté. Trois lieux illustrent la royauté: Reims où le roi
est sacré ; Paris, sa capitale fixe, où siège l'administration, où
se développe l'Université et où est érigée la Sainte Chapelle;
Saint-Denis, où sont abrités les insignes royaux et où la
nécropole atteste de la continuité de la lignée royale des
Mérovingiens aux Carolingiens et aux Capétiens.
En un siècle
qui voit la religion informer toute la vie et toute la société, le
caractère sacral de la monarchie, renforcé par la canonisation
de Louis IX et celle de son petit-neveu, Louis d'Anjou,
constitue un des fondements primordiaux du pouvoir capétien.
Un autre réside dans l'alliance étroite du trône et de l'autel,
même si cela ne va pas sans tensions avec les papes les plus
attachés à la théocratie pontificale, Innocent III et Boniface
VIII.
Après 1270, la crise du système féodal provoque
difficultés, famines, chômage et troubles sociaux,
préliminaires de la grande crise du XIVe siècle. Le pouvoir
monarchique, cependant, ne cesse de se renforcer. Se met
alors en place un binôme caractéristique du futur Etat
moderne: guerre et fiscalité. Le contexte des temps, positif ou
négatif, réinterprêté à la lumière des recherches récentes, est
éclairé avec pertinence par des cartes et des textes et une
iconographie, abondante et magnifique, qui concourt à mettre
le lecteur de plain-pied avec un des "grands siècles" de
l'histoire de France.