Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Mais elles, elles étaient belles. Elles étaient la vraie beauté, la dernière magie. Breavman le savait, leurs corps ne mourraient jamais. Tout le...
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Mais elles, elles étaient belles. Elles étaient la vraie beauté, la dernière magie. Breavman le savait, leurs corps ne mourraient jamais. Tout le reste était littérature. Il se souvenait d'elles toutes, il n'en avait rien perdu. Les servir. Il chanta leurs louanges tout en gravissant la montagne.
Pour le corps de Heather, endormi.
Pour le corps de Bertha, dégringolant avec des pommes et une flûte.
Pour le corps de Lisa, de bonne heure ou tard le soir, et qui sentait la forêt et la vitesse.
Pour le corps de Tamara, dont les cuisses l'avaient rendu fétichiste des cuisses.
Pour le corps de Norma, humide et frissonnant.
Pour le corps de Patricia, qu'il n'avait pas encore dompté.
Pour le corps de Shell, si doux à sa mémoire, qu'il aimait à ce moment, dont il avait décrit les petits seins, et dont les cheveux étaient si noirs qu'ils avaient un reflet bleu.
Ce premier roman de Leonard Cohen, paru en 1963, peut apparaître comme la matrice de son œuvre musicale et poétique ultérieure.