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Triste
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Emouvant
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Eblouissant
"Prendre ses jambes à cou. Baisser les bras. Prendre son pied. Se tourner les pouces. J’ai toujours détesté ces expressions, dès mon plus jeune âge, car je n’ai jamais eu ni jambes, ni bras. Je m’appelle Jésus Betz, l’Homme-Tronc. Prénommé ainsi par Mademoiselle Betz, ma mère, le jour de ma naissance, le 24 décembre 1894, à minuit. P’tit bout d’vie. P’tit amour. Son P’tit Jésus à elle est né."
Prendre un homme-tronc comme héros d’un album jeunesse, qui évoque d’emblée les personnages de Freaks ou d’Elephant-man, il fallait oser ! Et pourtant, le pari est
gagné haut la main.
L’histoire de Fred Bernard est belle et émouvante : Jésus Betz écrit à sa mère pour lui raconter sa vie en 33 dates marquantes. Le tour de force de l’auteur est de réussir à faire vivre à son antihéros plutôt statique de multiples péripéties pas trop fantaisistes qui tiennent en haleine le lecteur. On est aussi époustouflé par la capacité qu’il possède à faire progresser son récit vers une fin plutôt heureuse, alors même que les épisodes s’enchaînent tous plus horribles les uns que les autres, là aussi sans que l’on ait l’impression d’avoir été floué : le happy-end n’est pas ressenti ici comme un hold-up, comme un bricolage artificiel. La dynamique positive a une vraie cohérence.
L’histoire sans les images serait horrible, car le lecteur imagine alors souvent le pire, se fait des représentations plus dramatiques et plus atroces par rapport aux mots qu’il lit. C’est ici que les visuels de François Roca trouvent toute leur place, en contrepoids du texte qu’elles adoucissent en cadrant notre imaginaire. Ce sont de véritables peintures qui s’affichent en pleine page, lumineuses, magnifiques, évoquant les tableaux classiques du XVIIe siècle.
Un vrai chef d’œuvre, réservé aux grands enfants (11-12 ans) et aux adultes !
Jésus Betz de Fred Bernard et François Roca
"Prendre ses jambes à cou. Baisser les bras. Prendre son pied. Se tourner les pouces. J’ai toujours détesté ces expressions, dès mon plus jeune âge, car je n’ai jamais eu ni jambes, ni bras. Je m’appelle Jésus Betz, l’Homme-Tronc. Prénommé ainsi par Mademoiselle Betz, ma mère, le jour de ma naissance, le 24 décembre 1894, à minuit. P’tit bout d’vie. P’tit amour. Son P’tit Jésus à elle est né."
Prendre un homme-tronc comme héros d’un album jeunesse, qui évoque d’emblée les personnages de Freaks ou d’Elephant-man, il fallait oser ! Et pourtant, le pari est gagné haut la main.
L’histoire de Fred Bernard est belle et émouvante : Jésus Betz écrit à sa mère pour lui raconter sa vie en 33 dates marquantes. Le tour de force de l’auteur est de réussir à faire vivre à son antihéros plutôt statique de multiples péripéties pas trop fantaisistes qui tiennent en haleine le lecteur. On est aussi époustouflé par la capacité qu’il possède à faire progresser son récit vers une fin plutôt heureuse, alors même que les épisodes s’enchaînent tous plus horribles les uns que les autres, là aussi sans que l’on ait l’impression d’avoir été floué : le happy-end n’est pas ressenti ici comme un hold-up, comme un bricolage artificiel. La dynamique positive a une vraie cohérence.
L’histoire sans les images serait horrible, car le lecteur imagine alors souvent le pire, se fait des représentations plus dramatiques et plus atroces par rapport aux mots qu’il lit. C’est ici que les visuels de François Roca trouvent toute leur place, en contrepoids du texte qu’elles adoucissent en cadrant notre imaginaire. Ce sont de véritables peintures qui s’affichent en pleine page, lumineuses, magnifiques, évoquant les tableaux classiques du XVIIe siècle.
Un vrai chef d’œuvre, réservé aux grands enfants (11-12 ans) et aux adultes !