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"Aux prises avec sa géométrie absurde, je tente de comprendre comment le cube du fauteuil "Relax, modèle Pompadour" va pouvoir passer la porte trapézoïdale de l'automobile. Bien sûr, j'aurais dû prévoir, mesurer. En me retournant, j'aperçois, collée à la vitrine de son magasin, la silhouette de la vendeuse, qui m'épie. Se moque-t-elle du fils modèle, névrosé poids moyen occidental, aux prises avec l'amour filial ? Ai-je envie qu'elle vienne à mon secours ? Peut-être pas, ou peut-être ? L'air humide et chaud, comme un avant-goût de l'enfer, ralentit mes gestes et mes neurones.
Dans le musée des moments cruels de l'existence, celui-ci serait considéré comme un chef-d'oeuvre ultime." L'on pourrait se croire projeté dans l'un de ces énièmes récits de fin de vie en milieu hospitalier, requérant compassion et mines de circonstance Si l'absurde, embusqué au chevet du Grand sommeil, ne venait rendre son inimitable verdict. Comment, dès lors, ne pas succomber à la charge d'ironie qui chaque soir échange insidieusement les rôles entre une mère toujours bon pied bon oeil bien qu'au seuil de la mort, et un fils qui n'a guère de vie malgré tous ses efforts.
Le malade n'est peut-être pas celle qui occupe la chambre. Le remède ? Sans doute l'enfance, omniprésente dans chaque coeur, qui continuera jusqu'à la fin de dérouler sa joyeuse ligne claire pour mieux réunir les territoires secrets de l'un et de l'autre.