Iles Grecques

On croit les connaître, ces îles, car elles évoquent le soleil et les vacances, mais elles ne révèlent qu'une apparence, un habit qui enferme une âme profonde... Elles seraient 437, sans compter la multitude d'îlots et de simples pitons rocheux qui émergent un peu partout de l'Egée et 134 d'entre elles seraient habitées en permanence. C'est dire qu'on ne les connaît jamais toutes ni jamais assez. Si toutes sont belles et se ressemblent, chacune a su garder son caractère propre. Elles se ressemblent car on y trouve cette forme de beauté la plus pure et la plus simple, née de la conjonction rare des quatre éléments naturels : l'eau, la terre, l'air et le feu ! L'eau, c'est cette mer Egée plus bleue que l'azur ; la terre, c'est la montagne, ravagée, si ingrate qu'il a fallu la découper en terrasses pour l'apprivoiser ; l'air c'est le "meltem", ce vent violent qu'on entend, surtout en été, hurler sur les crêtes à Amorgos ou Folegandros ; le feu enfin, c'est ce soleil généreux et implacable qu'on ne trouve nulle part ailleurs en Europe. Mais dans les îles, il y a davantage encore : il y a Dieu... et les hommes. L'un ou l'autre, à moins que ce ne soit l'un et l'autre, donne aux îles leur âme. Cette âme, c'est à chacun de la chercher, de la trouver, dans cet univers héritier de Byzance mais façonné par les Ottomans, tourné vers l'Occident mais déjà si proche de l'Orient.