Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
A l'origine était la faim; le miel, les racines, le gibier furent les premiers aliments de nos ancêtres. La cuisine est née de la domestication du...
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A l'origine était la faim; le miel, les racines, le gibier furent les premiers aliments de nos ancêtres. La cuisine est née de la domestication du feu, et la civilisation de l'élevage du bétail et de la culture des céréales.
* l'ouvrage de Maguelonne Toussaint-Samat est une histoire naturelle : savez vous que le bananier n'est pas un arbre, mais une herbe dont la "fleur" se transforme en un régime de bananes qui peut compter des centaines de "fruits" stériles ? Maguelonne Toussaint-Samat vous raconte l'histoire de tous les fruits européens et exotiques, la passion de Louis XI pour la poire et celle de Louis XIV pour les fraises. Savez vous que pour fournir un caviar excellent, l'esturgeon doit n'éprouver aucune frayeur avant sa mort ? Et que Louis XV recracha du caviar offert par Pierre le Grand ?
* Mais cet ouvrage est aussi une histoire morale : il étudie les moeurs, les comportements, les modes que la nourriture fait naître, les mythes et les symboles qui s'y rattachent Athéna, dit la légende, donna l'olivier à la Grèce; tout le bassin méditerranéen utilisa l'huile, tandis qu'au nord s'étendaient les "pays du beurre". Et Luther s'enflamma contre le trafic des indulgences qui permettaient de manger du beurre durant le carême !
* C'est enfin une histoire du monde entier : le chocolat fut d'abord la boisson des dieux aztèques avant de devenir celle des marquises du XVII siècle. Et le café, découvert par des chèvres en Arabie, devint la richesse des Antilles et de l'Amérique du Sud lorsque l'Europe s'en enticha.
Guerres, trafics en tous genres, de produits mais aussi d'hommes - seul l'esclavage permit de rentabiliser la culture du café et de la canne à sucre - ont développé la circulation de produits de plus en plus nombreux.
L'immense roman à épisodes que retrace l'Histoire, naturelle et morale de la nourriture n'est cependant pas un roman noir. La gourmandise des puissants comme parfois celle des humbles nous donne souvent à sourire, et le plaisir de conter et de rire se conjugue au plaisir d'apprendre, dans ce livre où la langue rivalise avec le palais pour nous rassasier. Et si cette histoire se termine sur la perspective d'une meilleure gestion tant des productions que des habitudes alimentaires, il nous fait espérer que l'humanité parviendra un jour à mettre un terme aux "maux de la faim".