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A partir du cas des Hazaras, originaires du centre de l'Afghanistan, l'ouvrage montre que l'étude des migrations et du transnationalisme est au coeur des débats théoriques et méthodologiques qui traversent l'anthropologie. Plusieurs guerres et migrations ont marqué le passé mouvementé des Hazaras. A la fin du XIXC siècle, ils ont été nombreux à fuir la sanglante conquête de leur région d'origine par l'émir de Kaboul.
Un nouvel exode a été provoqué par les combats qui ont ravagé l'Afghanistan après le coup d'Etat communiste de 1978 et l'invasion soviétique de 1979. Ces mouvements ne vont vraisemblablement pas cesser, même si la situation du pays devait se normaliser, car la migration est devenue un principe de vie. Les migrations des Hazaras s'articulent autour de trois lieux, caractérisés par une organisation sociale et des modes de coopération spécifiques mais complémentaires : le Hazarajat (Afghanistan), la ville de Quetta (Pakistan) et certains centres urbains d'Iran.
La mobilité des personnes, les transferts de fonds et de biens (grâce au système hawâla), ainsi que la circulation intense de l'information d'un endroit à l'autre permettent de reproduire les liens sociaux en dépit de la guerre et de la dispersion. Les réseaux sociaux et les stratégies économiques des Hazaras illustrent la capacité d'une population de réfugiés à affronter une situation difficile.