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Rome n'est plus dans Rome, on le sait de longue date. On a pu regretter parfois que Flaubert ne soit plus dans Flaubert ! Une certaine génétique, non pas toute la génétique, bien sûr, - celle qui s'est constituée en champ d'études autonome et en poétique autonome de l'oeuvre mouvante, celle qui a inversé trop radicalement la priorité du texte sur ce qui n'est pas encore le texte -, a chassé Flaubert de son oeuvre au profit des chers brouillons et d'un culte, d'une vénération fétichiste de la rature, nouvelle divinité littéraire.
Flaubert biffé menace de disparaître alors doublement : il s'efface dans la série presque illimitée des avant-textes, et il disparaît encore autrement, non plus en deçà mais au-delà de lui-même, dans l'espace infini et désertique de l'intertextualité qui fait triompher le néant du "livre sur rien". Flaubert devient le Pierre Ménard de Borges, copiste consciencieux et imbécile de lui-même, ou habitant mélancolique de la bibliothèque de Babel.
Flaubert "babélisé" est-il encore Flaubert ? "Inter" et "intra" (textualité) sont les deux bouts par lesquels l'oeuvre se perd hors de ses frontières : ce sont les deux bouts du rien !