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L'Etat moderne en Afrique noire est un héritage de la colonisation imposé par l'Occident. Il a longtemps tourné ses préoccupations vers la défense des intérêts étrangers, sans représenter véritablement les communautés ethniques locales. Cet Etat gouvernait d'en haut par ses structures, mais il n'avait guère de fondement à sa base. Il apparaissait artificiel du fait de sa source de légitimité et de son modèle d'autorité.
Les indépendances ont amorcé un consentement à son existence, et une forme de légitimation est apparue. Cette étude analyse un des instruments par lesquels l'Etat, incarné et entretenu par le sommet sans lien réel avec la base, réussit à nouer des relations avec le citoyen pour qui il existe. L'ouvrage décrit le système politique du Congo-Kinshasa et les facteurs dont il use pour "lubrifier" la relation Etat-société.
Il étudie en particulier le rôle que les partis font jouer aux liens ethniques dans leur lutte pour le contrôle du pouvoir : l'instrumentalisation de l'ethnicité procure aux partis et aux gouvernants une forme de légitimité qui fait que cet Etat, jadis imposé - et rejeté - sous la colonisation, est de nos jours accepté dans son contexte sociopolitique, alors qu'il n'a pas changé substantiellement de nature.
La légitimité de l'Etat : un des problèmes majeurs auxquels les Africains sont confrontés depuis leurs indépendances, et qu'ils affrontent notamment en devant instrumentaliser l'ethnicité.