Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
" Graziano, en courant après Erica, s'humilia comme jamais, passa mille fois pour un colossal con en l'attendant des heures entières là où tout le...
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" Graziano, en courant après Erica, s'humilia comme jamais, passa mille fois pour un colossal con en l'attendant des heures entières là où tout le monde savait qu'elle n'irait pas, il vécut scotché à son portable, la cherchant dans Riccione et les environs, il fut abusé par Mariapia qui couvrait sa copine lorsqu'elle sortait avec ce bâtard de DJ et il s'endetta jusqu'au cou pour lui offrir un bébé chien fila brésilien, un canoë ultra-léger, un appareil américain pour faire de la gymnastique passive, un tatouage sur la fesse droite, un zodiac avec un moteur hors-bord de vingt-cinq chevaux, une chaîne stéréo Bang & Olufsen, un tas de vêtements griffés et des chaussures à talons aiguilles de vingt centimètres et une quantité non précisée de CD. Ceux qui l'aimaient bien lui disaient de la larguer, qu'il était pathétique. Que cette fille allait le massacrer. " (N. A.) Une foule de personnages danse la sarabande : surveillants et petites amies, bergers et flics, dirlos et putes, pères et mères. Qu'ils soient abrutis, pervers ou psychopathes, tous habitent cette comédie tourbillonnante, qui nous mène du burlesque au drame. Chef de file de la " littérature cannibale " en Italie, Ammaniti réinvente le genre initiatique à la manière d'un Tarantino qui aurait fait ses classes chez Buster Keaton et Stephen King. La gravité est inséparable du ricanement, l'abomination de la tendresse. On éclate de rire alors qu'on frémit encore d'horreur. On est happé par la maîtrise du récit, et c'est à son lecteur qu'Ammaniti semble dire : lis... et je t'emmène.
Niccolo Ammaniti est né à Rome en 1966. Il a publié, entre autres, Branchies (Editions du Félin, 1999) et Dernier Réveillon (Hachette Littérature, 1998).