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Depuis quelque temps déjà, plusieurs expositions d'arts visuels font la part belle aux objets. Non pas les objets qui, par leur statut ou leur mise en vitrine, ont déjà une valeur esthétique inhérente à ce qu'elle représente au sein du monde de l'art, mais plutôt ceux qui partagent notre quotidien et qui s'accumulent autour de nous, alors que certains, devenus inutiles, pourraient être détruits. Loin d'être des objets à observer selon les paramètres rigoureux de l'épistémologie, ces objets fabriqués pour leur usage au quotidien, sinon pour la décoration, côtoient nos espaces familiers, affectent notre existence personnelle.
Mais pourquoi s'y intéresser dans le domaine de l'art contemporain ? Est-ce une façon de résister au système des objets voué à la détérioration programmée ? Est-ce pour combattre l'esthétique de l'immatérialité, en soulignant l'importance de s'entourer de choses qui, en tant qu'objet d'affection, participent de notre subjectivité ? En leur offrant une « seconde vie », ce phénomène de réinscription d'objets au sein d'une écologie de la conservation est-il si éloigné de ce que l'on entend par objet-fétiche?
Le dossier de ce numéro 113 comprend des textes de Dominique Berthet, Thomas Golsenne, Stephen Horne, Fanny Curtat, Peter Dubé, Emily Falvey.
Pour compléter ce dossier, un « Entretien » avec Musa paradisiaca (Eduardo Guerra et Miguel Ferrão) par Claire Kueny.