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Un pouvoir sur le déclin, un régime à la dérive, caractérise toute la pièce. Le Président Mbakhari franchit le Rubicon en nageant à contre-courant de la marche inexorable de son peuple vers la liberté et la démocratie. Plus de pouvoir l'a affaibli, trop de pouvoir l'a anéanti. Il était sans s'en rendre compte dans le sillage de César. En souscrivant que les césars étaient tous morts, il venait de parapher sa destinée de les rejoindre, symboliquement, au-delà de son présidentialisme absolu.
En vérité, l'écrasante majorité du genre humain n'a de besoin de réalisation de soi que le pouvoir. Le conquérir, le conserver, être au-dessus de ses semblables, avoir une mainmise sur leur existence, telle est la dramatique réalité. L'on comprend alors pourquoi beaucoup cherchent l'opulence dans le seul but de s'en emparer. Moyen pour eux de se transcender, de disposer à la fois et de la carotte et du bâton.
Rendre César à Dieu, lui intima Cheikh Mahmoud. Mbakhari refusa aveuglément de se rendre à l'Evidence. Il finit comme César : éliminé ! Faudrait-il, alors, devant tout réceptacle humain de pouvoir, sur son front ou son frontispice, écrire ou graver dedans : abus extrêmement dangereux ?